BORNE DéNONCE LES MéTHODES DE LIOT : « CETTE MANIèRE D’AGIR, C’EST MENTIR AUX FRANçAIS »

« Cette démarche n'est vraiment pas responsable ». Dans un long entretien accordé à Ouest-France, à l'occasion d'un déplacement à Angers pour présenter la réforme pour la « garantie d'accueil du jeune enfant », ce jeudi 1er juin, Élisabeth Borne, la Première ministre, a dénoncé les méthodes du groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires). Ce groupe, mené par Charles de Courson et Bertrand Pancher, avait déposé une proposition de loi dans l'espoir d'abroger la retraite à 64 ans.

Ce mercredi, les députés en commission des Affaires sociales ont voté de justesse, par 38 voix contre 34, la suppression de cet article-clé, la plupart des élus LR joignant leurs voix à celles de la majorité présidentielle. Un résultat qui ne faisait aucun doute pour Élisabeth Borne. « Les députés Liot savent très bien que leur texte [avait] très peu de chance d'arriver au bout de son cheminement législatif. Et que s'il devait y parvenir, il serait ensuite censuré par le Conseil constitutionnel  ». À LIRE AUSSIRetraites : ce qui attend désormais la proposition de loi de Liot

Selon elle, « certains députés veulent prendre la lumière et ne reculent devant rien ». Et certainement pas devant l'obstruction. « Ce qui s'est passé ce mercredi en commission, c'est choquant. On est parti avec 89 amendements déposés. Cette technique [...], on l'a connue tout au long de l'examen du projet de loi retraites, à l'Assemblée ». Et de nouveau ce mercredi en commission. « C'est tout sauf jouer le jeu de la démocratie », poursuit-elle. « Cette manière de faire, c'est mentir aux Français. C'est jeter inutilement de l'huile sur le feu ».

« Certains ont dû mal comprendre »

Interrogée ensuite sur son recadrage par Emmanuel Macron, et les rumeurs de départ, Elisabeth Borne rappelle que le président lui « a assuré de sa confiance [...] S'il avait eu quelque chose à me dire, il l'aurait fait en tête à tête. Certains, manifestement, ont dû mal comprendre ».

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Malgré les difficultés et les tensions qui règnent en France depuis sa nomination à Matignon, elle ne songe donc pas à démissionner. « J'ai une feuille de route et je m'y tiens ». Elle réaffirme ainsi avoir « beaucoup de chantiers à mener, [...] sur des enjeux majeurs de santé, d'éducation, d'industrie verte, de justice... »

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