DES POLICIERS DE LA BRAV-M GAZENT UN JOURNALISTE, LA NUPES S’INDIGNE

POLITIQUE - Trois minutes et trente secondes de tension qui s’ajoutent aux tensions. Ce jeudi 30 mars, le média en ligne Loopsider a révélé des images montrant l’un de ses journalistes, Amar Taoualit, « délibérément aspergé de gaz lacrymogène » à deux reprises par des policiers de la Brigade de répression de l’action violente motorisée (Brav-M).

Une scène qui intervient alors que le reporter couvrait les débordements faisant suite à l’utilisation du 49.3 par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites.

« Son agression par ces policiers, alors qu’il était clairement identifiable et identifié, est une attaque délibérée contre la liberté de la presse », déplore Loopsider dans une série de tweets, où le Schéma national du maintien de l’ordre émis par le ministère de l’Intérieur est notamment cité.

Un journaliste « clairement identifié »

Un document officiel qui rappelle à sa page 16 que « la présence des journalistes lors des manifestations revêt une importance primordiale » puisqu’elle « permet de rendre compte des opinions et revendications des manifestants (…) ainsi que de l’intervention des autorités publiques et des forces de l’ordre ».

En conclusion, le média demande « au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de rappeler aux forces de l’ordre leur obligation de respecter le droit des journalistes et de les protéger ».

Sur son compte personnel, Amar Taoualit précise quant à lui les conditions dans lesquelles ces images ont été tournées. « Clairement identifié en tant que journaliste avec un brassard presse et étant à distance pour ne pas gêner le travail des forces de l’ordre, je me suis fait gazer sans aucune raison et ai été empêché de faire mon travail de journaliste », explique-t-il.

Des images qui font « honte », pour la gauche

Sitôt rendues publiques, les images ont provoqué de nombreuses réactions indignées à gauche. « Si des policiers se permettent d’agresser des journalistes pour les empêcher d’informer, c’est qu’ils se sentent soutenus par leur ministre de tutelle. Et ces images nous font honte parce que demain elles circuleront dans tous les régimes autoritaires pour banaliser leurs actes », a déploré sur Twitter le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

« En plus des violences policières généralisées, ces attaques contre la presse menacent le droit à l’information de tous et la démocratie », a dénoncé sur le même réseau social l’eurodéputée insoumise Manon Aubry, tandis que son homologue au Palais Bourbon, Paul Vannier comparait ces images à « la Russie de Poutine ».

Vice-présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Sophie Taillé-Polian a également réagi à cette « vidéo glaçante » publiée par Loopsider. « Le degré de répression qui s’abat sur nos droits fondamentaux atteint des sommets », a-t-elle jugé, appelant également le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin à sévir.

Hasard du calendrier, cette vidéo intervient au moment où la pétition citoyenne demandant la dissolution de la Brav-M et déposée sur le site de l’Assemblée nationale a dépassé les 200 000 signatures. De quoi alimenter les critiques visant cette brigade controversée, déjà mise à mal par un enregistrement révélant les propos insultants, humiliants et menaçants tenus par certains de ses membres envers de jeunes manifestants qu’ils venaient d’interpeller.

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