DéMISSION DU MAIRE DE SAINT-BREVIN : « UN éCHEC COLLECTIF », SELON LE PRéFET DE LOIRE-ATLANTIQUE

L’élu avait présenté sa démission le 10 mai après des violences et des menaces le visant

POLITIQUE - L’élu avait présenté sa démission le 10 mai après des violences et des menaces le visant

Il devait s’expliquer devant les sénateurs suite à la démission avec fracas il y a trois semaines du maire de Saint-Brévin-les-Pins. Auditionné par la commission des lois, le préfet de Loire-Atlantique Fabrice Rigoulet-Roze a assuré mercredi que l’État et lui-même avaient bien soutenu l’élu Yannick Morez mais a reconnu « un échec collectif dans cette affaire. » « Cette démission est un événement grave et elle interpelle à partir du moment où un élu de la République estime ne plus être en mesure d’exercer le mandat qui lui a été confié à cause de pressions, d’intimidations et de menaces accentuées par une récupération politique de l’extrême droite et de mouvements nationalistes », a déclaré le préfet.

La démission du maire est notamment « fondée sur le sentiment d’une absence de soutien de l’État », a regretté le préfet, estimant que « c’est un échec collectif et j’en prends ma part comme représentant territorial de l’État ». C’est devant cette même commission des lois que le maire de Saint-Brevin-les-Pins avait déploré le manque « flagrant » de soutien de l’État depuis l’officialisation fin 2021 du transfert près d’une école de sa commune d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile. Yannick Morez avait notamment expliqué son choix de quitter ses fonctions par le fait qu’il s’était senti « seul, abandonné », et que ses interlocuteurs semblaient minimiser les menaces qui le visaient.

« Les pressions ont été prises au sérieux »

Ces attaques avaient culminé le 22 mars au petit matin avec l’incendie de deux véhicules du maire devant son domicile, dont la façade avait également été touchée par les flammes alors qu’il y dormait en famille. « Des pressions prises au sérieux », selon le préfet de Loire-Atlantique, qui assure que les décisions prises avant l’incendie criminel concernant la sécurité de l’élu « semblaient adaptées et proportionnées à ce moment-là. » « Rétrospectivement, la question se pose », a-t-il ajouté.

Le sous-préfet de Saint-Nazaire, Michel Bergue, également auditionné, a affirmé aux sénateurs qu’il n’avait reçu « aucune alerte particulière sur la sécurité physique des élus » de Saint-Brevin avant l’incendie. Après le sinistre, « les gendarmes ont d’ailleurs pris sans délai des mesures de protection renforcée », a relevé Fabrice Rigoulet-Roze. Il s’agissait notamment du passage de patrouilles de gendarmes quatre fois par jour au domicile du maire et d’une inscription dans un fichier des appels prioritaires pour les secours.

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