DéPART DU PROVISEUR MENACé DE MORT: "UN éCHEC DE LA RéPUBLIQUE", DéNONCE UN SYNDICAT

Le départ du proviseur menacé de mort après un incident avec une élève qui portait le voile au sein de l'établissement est un "échec de la République", a jugé ce mercredi sur RMC Maxime Reppert, vice-président national du Snalc (Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur). Le rectorat indique lui avoir accordé un "départ anticipé" à la retraite "au vu des évènements".

Le départ du proviseur du lycée Maurice-Ravel, à Paris, à la suite de menaces de mort, est un "échec collectif, un échec de l'institution et un échec de la République", a déploré dans Estelle Midi, sur RMC, Maxime Reppert, vice-président national du Snalc (Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur). Le chef d'établissement sera par ailleurs reçu ce mercredi après-midi par le Premier ministre Gabriel Attal.

Le 28 février, le proviseur rappelait à trois élèves l'obligation de se dévêtir du voile dans l'enceinte de l'établissement. "L'une d'elles, majeure et scolarisée en BTS, a ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation", avait communiqué le parquet de Paris.

"La réaction du rectorat qui évoque des convenances personnelles alors que l'intéressé évoque une question de sécurité, cela me fait penser au 'pas de vagues', s'indigne Maxime Reppert. Le rectorat dit en effet avoir accordé au chef d'établissement un "départ anticipé" à la retraite "au vu des évènements qui ont marqué ces dernières semaines".

"Ça me rappelle Samuel Paty"

Pour rappel, deux plaintes avaient été déposées. Une par l'élève à l'encontre du proviseur "pour violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail", l'élève l'accusant de l'avoir "tapée violemment au bras", tandis que des messages sur les réseaux sociaux évoquaient une gifle. Le parquet de Paris a indiqué ce mercredi que celle-ci avait été classée sans suite, en raison d'une "infraction insuffisamment caractérisée".

"Ça me rappelle Samuel Paty. Ces accusations peuvent avoir des conséquences dramatiques. Il faut dire stop, il faut arrêter avec l'impunité de ceux qui tiennent ce genre de propos", dénonce Maxime Reppert.

La seconde plainte a été déposée par le proviseur "pour acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service".

Un homme jugé en avril

Des menaces de mort avaient été proférées en ligne à l'encontre du chef d'établissement et deux hommes avaient été interpellés quelques semaines plus tard. L'un sera jugé à Paris en avril, tandis que le second a été relaxé par le tribunal correctionnel de Lisieux.

"Le parquet national de lutte contre la haine en ligne a dès lors ouvert une enquête du chef de menaces de mort" et "le proviseur a bénéficié de la protection fonctionnelle octroyée par le ministère" dès le 12 mars, avait fait savoir le ministère de l'Education nationale. La ministre Nicole Belloubet s'était rendue sur place, au lycée Maurice-Ravel, afin de soutenir le proviseur.

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