GAëL GIORDANA, EX-PRéSENTATEUR DE FRANCEINFO, FAIT CONDAMNER FRANCE TéLéVISIONS POUR HARCèLEMENT

France Télévisions a été condamné aux prud’hommes à verser plus de 80 000 € à Gaël Giordana, ancien présentateur de Franceinfo, notamment pour « harcèlement moral » et « sexuel » et licenciement « nul ». Les deux parties ont fait appel de la décision.

Recruté en 2021 par France Télévisions, Gaël Giordana a co-présenté de 2022 à 2023 la matinale de franceinfo et le 6 h info de France 2 les vendredis, samedis et dimanches. Le journaliste avait fait ses adieux, en direct, à la matinale du week-end de franceinfo en juillet. Mais il n’avait pas à l’époque indiqué les raisons profondes de ce départ forcé.

Télérama a révélé mercredi 27 mars que France Télévisions a été condamné aux prud’hommes à verser plus de 80 000 € à l’ancien présentateur, âgé de 38 ans, notamment pour « harcèlement moral » et « sexuel » et licenciement « nul ». Ses 73 CDD en deux ans et quatre mois ont été requalifiés en CDI. Le groupe audiovisuel public a indiqué avoir fait appel de cette décision rendue le 25 janvier, sans plus de commentaire.

Gaël Giordana a également fait appel, sa demande principale de réintégration à l’entreprise ayant été « refusée » par le conseil des prud’hommes de Paris, a expliqué à l’AFP son avocat, Me Florent Hennequin. Il revient désormais à la Cour d’appel de trancher ce conflit, possiblement « dans deux ans », estime Me Hennequin.

Des remarques et des gestes déplacés

Dans Le Parisien, le journaliste a notamment raconté « des remarques sur son homosexualité, des contacts physiques intrusifs, des messages inappropriés » de sa co-présentatrice, Camille Grenu, « plus installée que lui » car en CDI et conjointe du rédacteur en chef de Télématin sur France 2.

Un comportement qu’il avait dénoncé auprès du directeur adjoint de la rédaction. « Il m’a assuré que j’aurais le soutien de la rédaction car elle avait déjà été avertie dans le passé. Cinq mois plus tard, j’étais licencié. C’est pour cela que j’ai saisi le conseil de prud’hommes. »

Une enquête interne diligentée par France Télé a reconnu « des comportements inadaptés de Mme Grenu, des maladresses, un manque de discernement, et un ressenti justifié de M. Giordana », peut-on lire dans la décision des prud’hommes.

« Notre profession doit donner l’exemple »

Dans le même temps, le journaliste s’est vu proposer « une tranche beaucoup plus confidentielle (en fin d’après-midi) qui entraînait une perte de salaire », ne présentant la matinale qu’en l’absence de sa co-présentatrice.

« Dans un courriel, je leur ai indiqué le vivre comme une sanction. D’autant que lorsque j’ai dénoncé les faits, une grande affiche dans le hall de France Télévisions indiquait “Lutte contre le harcèlement moral, sexiste ou sexuel. 0 tolérance, 0 impunité, TOTALE protection des victimes et des témoins.” Moi, je n’ai pas été accompagné », se désole Gaël Giordana.

Aujourd’hui, il ne regrette rien : « Notre profession doit donner l’exemple, encore plus sur le service public. Alors j’ai envie de dire aux journalistes, et notamment aux jeunes, de parler. Il n’y a que comme cela que nous pourrons faire bouger les choses. »

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