MENACES CONTRE DES COLLèGES ET LYCéES : LA MESSAGERIE SUSPENDUE DANS TOUS LES ENT à TITRE PRéVENTIF

Depuis une semaine, des dizaines d’établissements scolaires en France sont visés par des menaces par mails évoquant une attaque à l’explosif. La messagerie a été suspendue de tous les ENT ce jeudi 28 mars 2024, a annoncé la ministre de l’Éducation.

Nicole Belloubet a annoncé « suspendre » la messagerie dans tous les ENT « à titre préventif », suite aux menaces contre les lycées.

« La ministre a décidé de suspendre préventivement les messageries des espaces numériques de travail dans les établissements scolaires », précise un communiqué de presse du ministère.

Par ailleurs, une affiche préparée par le ministère, rappelant les conseils de base pour lutter contre le piratage informatique, sera diffusée dans tous les établissements. « À moyen terme, et notamment dès la rentrée 2024, des mesures supplémentaires seront prises à plus grande échelle, académie par académie et en lien avec les collectivités, notamment pour renforcer les modalités d’authentification sur les outils numériques relevant de l’Éducation nationale », ajoute le ministère.

De nombreuses menaces reçues

Ces annonces ont lieu alors que plusieurs établissements ont reçus des messages de menaces évoquant une attaque à l’explosif, parfois accompagné d’un lien renvoyant vers une vidéo de décapitation. Des élèves de plus de 130 collèges et lycées sur leur ENT (l’espace numérique de travail, un outil de vie scolaire) ont reçu de tels messages depuis une semaine, selon le dernier décompte de l’Éducation nationale La nuit dernière, un lycée nantais a encore été visé.

Si le lien avec cette nouvelle vague de menace n’est pas établi, un adolescent, né en 2005, a été interpellé ce jeudi 28 mars à Malakoff (Hauts-de-Seine) par la police judiciaire. Cette section spécialisée dans la lutte contre le cybercrime a été missionnée ces derniers jours par le parquet de Paris dans le cadre d’une enquête ouverte « sur les cyberattaques des ENT ».

Le suspect, présumé innocent, a été placé en garde à vue. En début d’après-midi, il n’avait pas été auditionné, précise le parquet.

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Plusieurs enquêtes ouvertes en France

Au total, dans cette affaire trois enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Paris. Deux portent sur les mails respectivement envoyés sur les ENT des collèges et lycées d’Île-de-France. Et une troisième « a vocation à centraliser les enquêtes ouvertes » par d’autres parquets des académies concernées (Rennes, Nantes, Amiens…), en vérifiant si des liens entre chacun de ces piratages informatiques peuvent être établis.

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Le Pnat ne s’est pas saisi du dossier

Plusieurs infractions sont envisagées par les enquêteurs : menaces de mort, usurpation d’identité, divulgation d’information fausse afin de faire croire à une destruction dangereuse, atteintes à un système de traitement automatisé de données. Mais aussi apologie du terrorisme et provocation à un acte de terrorisme : deux délits qui sont chacun passibles de 7 ans d’emprisonnement et 100 000 € d’amende.

Une question demeure : existe-t-il une réelle menace d’attentat liée à ces mails ? En début de semaine, le parquet national antiterroriste avait expliqué à Ouest-France que cela « n’était pas établi ». Faute d’éléments révélant « un projet de nature terroriste ou des menaces directement proférées par une organisation terroriste », il ne comptait pas se saisir du dossier. Ce jeudi, le Pnat n’avait pas communiqué en fin de journée.

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