NARCOTRAFIC à MARSEILLE : « INCOMPRéHENSION MAJEURE » DE FRANçOIS MOLINS VIS-à-VIS D’ÉRIC DUPOND-MORETTI

Une communication compliquée entre le monde de la magistrature et Éric Dupond-Moretti. L’ancien procureur général près la Cour de cassation, François Molins, a exprimé mercredi son « incompréhension majeure » après les reproches formulés à des magistrats par le garde des Sceaux en marge d’un déplacement antidrogue à Marseille.

Il a réagi au recadrage du ministre lors du déplacement avec le président Emmanuel Macron la semaine dernière pour lancer l’opération antidrogue « XXL » menée à Marseille.

Des magistrats « irréprochables »

« Je souhaite dire toute mon admiration pour ces magistrats », « engagés au quotidien » et « qui vous ont dit la vérité avec une grande lucidité dans le combat qu’ils mènent au quotidien », « ils me paraissent parfaitement irréprochables », a déclaré François Molins en préambule de son audition, au Sénat, devant la Commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France.

Il a ensuite exprimé « une incompréhension majeure face au comportement du garde des Sceaux à Marseille, face à cette remontée de bretelles comme certains l’ont nommée, qui me paraît aux antipodes de l’office d’un garde des Sceaux qui est censé soutenir la justice, défendre son indépendance ».

Un comportement critiqué

Des magistrats sur place ont raconté au journal Le Figaro avoir été « en état de sidération » et s’être « pris une soufflante » de la part d’Éric Dupond-Moretti, furieux contre des propos tenus devant la commission sénatoriale. « Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille », y avait notamment affirmé la juge d’instruction du pôle criminalité du tribunal Isabelle Couderc début mars.

Mercredi, François Molins a estimé qu’ « il n’est pas convenable d’avoir ce type de comportement qui consiste à reprocher à des magistrats d’avoir dit la vérité devant des émanations de la Nation et de la représentation nationale ». « Les magistrats ne sont pas là pour venir au soutien ou à la justification des discours politiques des uns ou des autres, qu’il s’agisse de la majorité ou de l’opposition », a-t-il ajouté.

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) va recevoir « prochainement » les chefs du tribunal judiciaire de Marseille après les reproches formulés par le ministre.

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