SAINTE-SOLINE : LA DéFENSEURE DES DROITS SE SAISIT DES DEUX CAS DE MANIFESTANTS GRIèVEMENT BLESSéS

La Défenseure des droits se saisit des cas des deux manifestants grièvement blessés lors de la manifestation de samedi 25 mars à Sainte-Soline. Les familles de Serge, 32 ans et Mickaël, 34 ans, tous deux gravement blessé samedi dans les Deux-Sèvres ont déposé plainte contre X pour «tentative de meurtre et entrave volontaire à l’arrivée des secours». Ils sont toujours dans le coma

L’institution explique s’être saisie «au regard de la gravité des blessures occasionnées, possiblement par des armes de force intermédiaire, dans un contexte de manifestations». Cette enquête, de manière indépendante, visera à déterminer «les circonstances dans lesquelles ces blessures ont été occasionnées, et des conditions dans lesquelles les personnes blessées ont été secourues», a précisé la Défenseure des droits.

Deux manifestants entre la vie et la mort, plusieurs autres gravement atteints au visage, dont l’un est éborgné, des dizaines blessés par d’importantes plaies délabrantes… La manifestation interdite du 25 mars, en opposition au projet de construction d’une mégabassine à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), a été marquée par un bilan rarement vu ces dernières années.

De 6 000 à 8 000 personnes selon les autorités, 30 000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi. Dans deux rapports, préfecture et gendarmerie défendent une riposte ciblée et proportionnée face à 800 à 1 000 manifestants «radicaux».

La Ligue des droits de l’homme dénonce au contraire «un usage immodéré» de la force sur l’ensemble des manifestants, dès qu’ils ont approché la réserve d’eau. Les organisateurs ont dénombré 200 blessés, dont au moins une personne éborgnée en plus des deux manifestants dans le coma.

Par ailleurs, des élus et des observateurs de la LDH présents sur les lieux ont dénoncé «plusieurs cas d’entraves par les forces de l’ordre à l’intervention des secours», en particulier sur une situation d’urgence vitale, celle de Serge.

«Le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d’urgence vitale, dès lors que le commandement avait donné l’ordre de ne pas le faire», écrivait la LDH dimanche. Un appel au Samu, dont le contenu a été rendu public mercredi, est au cœur de la polémique.

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