A LA DéCOUVERTE DU SERVAL, LE NOUVEAU BLINDé LéGER CONNECTé DE L’ARMéE DE TERRE

Après plus de 40 ans d'activités intenses, les VAB (véhicules de l'avant blindé) vont peu à peu disparaitre pour céder la place au Serval, un véhicule blindé multirôle léger (VBML). Avec le Griffon, le Mepac (un mortier de 120 mm embarqué sur une base Griffon) et le Jaguar, c'est l'un des quatre véhicules blindés connectés au programme Scorpion pour le combat collaboratif. Le char Leclerc sera aussi mis à jour pour intégrer ce réseau. Comment fonctionne ce tout nouveau blindé connecté?

Un 4x4 de 15 à 17 tonnes

Une douzaine d'exemplaires ont été livrés le 29 mars au 3e RPIMA (régiment parachutiste d'infanterie de marine) qui en recevra 20 autres dans les prochains jours. Les marsoins de Carcassone ont déjà reçu une formation de trois semaines pour maîtriser cet engin et ses nombreuses fonctions. Pour l'occasion, le ministère des Armées en a exposé un ce jeudi devant son bâtiment de Balard, attirant une foule de curieux devant un tel engin dans les rues de Paris.

Ce 4x4 de 15 à 17 tonnes a été mis au point par Nexter et Texelis. Extérieurement, c'est un blindé classique offrant à son équipage de 10 soldats un confort qui rompt avec le VAB, un véhicule spartiate. Il dispose de sièges accueillants, du chauffage ou de la climatisation. Il se conduit même aussi facilement qu'un SUV civil, nous ont assuré des pilotes.

Un tourelleau téléopéré

C'est aussi un véhicule puissant. Il est équipé d'un moteur de 375 chevaux pour atteindre une vitesse de pointe de 100km/h, avec une autonomie de 600 kilomètres. Ses pneus sont conçus pour résister aux crevaisons. Même s'ils étaient tous à plat, le Serval pourrait tout de même continuer de se déplacer. L'engin peut aussi être équipé d'un lance grenade ou d'une mitrailleuse (12,7 mm ou 7,62 mm) installée sur un tourelleau téléopéré.

"Avec le VAB, le tireur devait manier les armes de l'extérieur et se trouvait exposé. Avec le Serval, il reste à l'intérieur et les guide en restant protégé", explique le commandant Tristan, officier de programme Serval pour la section technique de l'armée de Terre.

Mais ce blindé léger est bien plus qu'un simple véhicule blindé. C'est à lui seul un système de combat terrestre.

"Il faut dépasser ce que l'on voit pour découvrir son potentiel qui repose sur des technologies de pointe qui ne se voient pas forcément", indique le général Yann Gravêthe, directeur de la délégation à l'information et à la communication de la défense (Dicod).

En effet, en regardant de plus près, on peut voir des caméras pour surveiller l'environnement à 360° et sur son toit, des capteurs sont installés pour surveiller l'environnement. Toutes les données captées sont partagées dans un cloud de combat collaboratif pour être accessibles via la bulle Scorpion (Synergie du COntact Renforcée par la Polyvalence et l’InfovalorisatiON) développée par Atos.

Une intelligence artificielle

Toutes les unités impliquées dans une opération y ont accès, fantassins, artilleurs, blindés, mais aussi hélicoptères, robots terrestres et drones partagent les données qu'ils obtiennent. Même le Scaf (Système de combat aérien du futur) et la cyber frégate de défense et d'intervention (FDI) dotée du radar numérique de Thales seront intégrés dans ce réseau.

Parée pour le cyber, la bulle Scorpion est protégée contre les brouillages et les coupures. Une intelligence artificielle recherche en permanence les réseaux accessibles et passe automatiquement d'un nœud à un autre. Et dans le pire des cas, un mode dégradé assurera les liaisons, le pilote pourrait encore le piloter et le tireur passera la mitrailleuse en mode manuel.

Le Serval est produit à Roanne (Loire) dans les ateliers de Nexter. 364 exemplaires ont déjà été commandés par la DGA et seront livrés d'ici à septembre 2025. Cette commande est la première sur un total de 978 qui doivent équiper l'armée de Terre d'ici à 2030.

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