LA PRODUCTION – ILLéGALE – DE CITROëN REPREND EN RUSSIE

Stupeur à la lecture d’une dépêche de l’agence Reuters : « L’entreprise russe Automotive Technologies a déclaré mercredi avoir commencé à assembler des modèles de Citroën C5 Aircross ». Citroën, retiré de Russie depuis deux ans, n’a pas de recours. Explications.

24 février 2022 : la Russie attaque l’Ukraine. Quelques semaines plus tard, la communauté internationale décide de sanctions économiques sévères. Ce qui rend impossible la poursuite d’activités industrielles sur le sol russe par des entreprises étrangères. Parmi les plus touchés : les constructeurs automobiles occidentaux. Ils plient bagage, abandonnant sur place usine et outils de production.

Mais les choses n’en restent pas là. Aujourd’hui, dans l’ancienne usine de Stellantis au sud de Moscou, la fabrication du C5 Aircross reprend, sur les chaînes où il était produit précédemment. Une production évidemment en marge de toute légalité.

Illégale : oui, mais…

Évidemment, cette reprise de la production, à l’identique, d’un modèle Citroën, avec le logo de la marque, se fait au mépris de la loi. Mais comment faire reconnaître ses droits à l’international, dans un pays qui n’a que faire de notre législation sur la propriété intellectuelle et l’interdiction de produire des plagiats ? La fabrication se fait par des pièces de contrefaçon fabriquées en Chine. Pour la Russie, le but est simple : contourner les sanctions internationales et produire à nouveau sur place des produits dont l’embargo international a stoppé la fabrication.

Lire aussi : Renault et Stellantis face à la menace chinoise

Résultat : Citroën se trouve, concrètement, dans la totale impossibilité d’agir. Le groupe Stellantis propriétaire de la marque se contente juste d’affirmer : « nous ne cautionnons pas cette initiative et nous nous opposons à l’importation de ces pièces en Russie ». Mais dans les faits, aucune interdiction ne peut avoir d’effet : ces C5 Aircross frelatés vont bien sortir des chaînes locales.

Des précédents existent

En 2012, un embargo renforcé est décidé à l’égard de l’Iran. Depuis des années, Peugeot produisait sur place des 206 et 405, à hauteur de 500 000 unités par an. La marque est contrainte de stopper tout. Coup très dur. Mais, en quelques mois, les choses se réorganisent : les Chinois proposent leurs services, pour fournir des pièces pour redémarrer la production. Depuis, les 206 et 405 sont à nouveau assemblées sur place. Sans aucun dividende versé à Peugeot. Et sans aucun recours.

2024-03-28T14:35:23Z dg43tfdfdgfd